J'avais prévu cette initiation piste depuis le salon de la moto de Marseille non sans être allé repérer les lieux au mois de mai.
David s'est alors dit "et pourquoi pas faire un Grenoble-Marseille par les alpes avant d'aller passer une journée sur un circuit ???" Le défi était lancé, il l'a réalisé. Le samedi nous allons avec Nl2Mars et un ami à lui à la rencontre de David au Beausset. Le retour se fera par le Circuit Paul Ricard, La Ciotat, la route des Crêtes, le Cap Canaille, Cassis, la Gineste, histoire de lui montrer que nous aussi on a des cols sauf qu'en plus on domine la mer ! ;o)
Mianjeke lui aussi s'est finalement laissé tenter par le circuit. Nous voilà donc tous les 3 dimanche matin en route pour Aix et Provence, puis la route de Vauvenargues et ce fameux domaine du Grand Sambuc caché au milieu de nulle part.
le MCAix nous accueille, on signe les décharges, on reçoit le planning de la journée. 3 groupes : les blancs (initiation), les jaunes (confirmés) et les bleus (licenciés). Une première session des bleus, pendant que commence le brief des débutants, assuré par un motard confirmé, du prénom de Fabien, ayant participé à de nombreuses compétitions...
Première demande : rentrer les rétros, scotcher tout ce qui casse (phares, clignos), diminuer la pression des pneus (1.9 à l'arrière, 2.1 à l'avant), les drapeaux, les commissaires, etc etc...
A notre tour d'entrer en piste... l'adrénaline commence à me bouffer l'estomac, le genre de sensation à mi-chemin entre la peur et l'excitation... 2 tours derrière l'instructeur nous permettent de prendre connaissance du tracé, à allure très modérée.
Une longue ligne droite coupée par une chicane artificielle (nécessaire pour l'homologation FFM), une énorme parabolique très large et très dégagée, 2 pifs pafs qui s'enchainent, puis une côte, un virage aveugle à 90° très dangereux à droite, une épingle très fermée, un gauche à 90° rapide et re la ligne droite...
Ensuite nous travaillons les 2 extrémités de la piste qui sont les + techniques. A commencer par la parabole. L'infrastructure permet de faire des tiers de tours en boucle. Nous faisons 2 passages par exercice : d'abord le freinage, au début beaucoup trop tôt, puis en visant un cône, ensuite le rétrogradage "double débrayé", toujours vers le cône, la trajectoire dans la para (avec encore des cônes à viser si besoin), enfin la position sur la moto (j'aurais aimé avoir une démo à l'arrêt de la vraie bonne position sur l'angle).
Même chose sur le virage aveugle à ce détail prêt qu'il est interdit de se louper, le moindre écart de la traj à allure rapide ne pardonne pas et nous envoie direct au gravier dans une partie du circuit un peu trop serrée et où le dégagement est quasi nul... Le travail sur le virage aveugle est donc encore plus intensif, avec là aussi des cônes qui permettent de viser en toute confiance. Pour l'épingle il faut passer l'appréhension de vraiment jeter la moto dans le vide à faible vitesse, mais quand on a compris le truc c'est tripant !
Voilà pour notre heure de formation. Le reste de la journée ce sera 4 sessions de 25 minutes, la première d'entre elle étant ouverte par un moniteur durant 2 tours, l'idéal pour monter les pneus en température et prendre le temps d'apprendre le tracé.
Apprentissage qui se fait en quelques tours. On ne peut plus se laisser surprendre par un virage que si on tente d'y améliorer sa vitesse de passage. Tour à tour chaque virage m'aura posé des problèmes résolus au fil des sessions, à part la para qui pour moi passe vraiment comme une lettre à la poste... Il me manque une dose de vice pour y attaquer ceux qui sont devant moi au freinage, mais en même temps je suis là pour apprendre, pas pour me foutre au tas ni mettre au tas un(e) autre débutant(e) - en effet il y avait aussi des filles qui se régalaient...
Le virage aveugle restera un problème longtemps mais finalement j'arriverai à y faire quelques inter. La sortie de l'épingle est mon endroit favori pour doubler, ma traj me permet de remettre gaz + vite que la plupart et d'en doubler énormément. La chicane artificelle me fout en revanche la trouille, mon temps de passage ne s'y est amélioré qu'après en avoir discuté avec David et l'avoir suivi sur 2 tours, lui il avait trouvé le truc dès le début.
Enfin les pif paf. Bizarre. Autant sur une session ça va passer nickel, autant sur une autre je vais faire n'importe quoi... Je n'ai pas forcément assimilé la bonne traj sur l'enchainement, ça sera pour la prochaine fois. D'autant qu'au final le virage qui m'a donné le plus de difficultés sur la journée, c'est le premier pif paf qui commence par un gauche à 90°, seul endroit où j'ai vraiment atteint les limites de ma machine en terme de freinage (on y arrive très très fort). J'avais beau laisser passer les gros cubes + rapides pour les suivre, rien à faire. J'imagine que ça viendra avec le temps...
Il m'a fallu beaucoup de temps pour que partir en session soit plus un plaisir qu'une crainte. Un peu plus d'un mois après, ça me manque terriblement et je n'ai qu'une envie c'est retourner sur l'asphalte du Sambuc ! L'idéal serait de trouver une moto pas chère et non homologuée à y emmener (mon pot à droite en position mi-basse me fait flipper et sans sliders, on a peur d'y laisser le genou)
Je ne connais pas les temps moyens et records du Sambuc, mais Anne s'est amusée à nous chonométrer sur quelques tours.
Mianjeke qui a crevé en fin de matinée n'a jamais trouvé de bonnes sensations avec la mèche sur son B12 qui manque un poil d'allonge sur circuit (1"24 mais il roulait bien plus fort le matin).
David avec son Faz et un petit pignon ressortait fort de chaque courbe, manquait un poil d'allonge et surtout perdait beaucoup de temps sur l'angle avec sa façon de déhancher très loin de la moto, bref son meilleur passage chronométré l'a été en 1"12.
Pour ma part j'ai vite trouvé mes marques sur les parties les + rapides et les + lentes, moins dans les intermédiaires. Il me manque aussi ce "vice", cet "instinct de la gagne" qui transpire dans les gènes de mon pote Yogi et qui fait que quoi qu'il arrive je serai toujours à la ramasse derrière lui. Ceci dit les 110cv de ma Triumph m'ont aidé à faire un 1"07 quand d'après Anne les licenciés tournaient en 1"04 - j'ignore quel crédit apporter à ces chronos, je reste d'ailleurs un peu sceptique)
En tout cas, ce fût une grande journée pour moi, j'en ai eu pour mon argent (65 euros la journée, cherchez moins cher sur les circuits de la région !!) et une chose est sûre : la piste, j'adore ça, et tourner avec des potes c'est le panard !!! ;-)